Veillée lecture du 21 octobre à la médiathèque de Morez

Publié le par Cercle littéraire des amateurs de tisanes

Veillée lecture du 21 octobre à la médiathèque de Morez

C’est parti pour un nouveau résumé de nos lectures de veillées… Nous avons commencé par vous présenter les romans d’Ingrid Thobois, que la médiathèque accueillera mardi 18 novembre à 20h dans le cadre du festival littéraire des Petites Fugues : un prochain article lui sera consacré.

Vous avez, sinon, lu beaucoup de choses. Pour nos nouveaux visiteurs, sachez que nous ne redonnons pas systématiquement le résumé des livres déjà évoqués dans d’autres compte-rendus : n’hésitez pas à fouiller dans ce blog ! En outre, vous pouvez trouver tous les résumés sur le site internet de Babelio : il s’agit d’une sorte de réseau social dédié à la lecture, sur lequel chacun peut se créer un compte et y ajouter tous les titres qu’il a lus. On peut en donner (ou non, ce n’est pas obligatoire) une critique, inscrire des citations, jouer à des quiz, et même y gagner des livres durant les opérations « masse critique » (un livre en échange d’une critique).

Les veillées ont leur propre compte, que vous pouvez retrouver en cliquant sur "+d'options" sous la zone de recherche, puis en cherchant dans les lecteurs : veilleelectures.

Vous pouvez aussi cliquer ici, la page Babelio des veillées s'ouvrira dans un nouvel onglet.

Parmi tous les livres dont nous avons parlé, Stéphanie a lu :

- La mer et le silence, de Peter Cunningham, cette belle histoire dans l’Irlande d’après-guerre, avec les débuts de l’IRA, qu’elle a adoré.

- Beignets de tomates vertes, de Fannie Flagg, qu’elle a trouvé génial,

- Les suprêmes d’Edward Kelsey Moore : « J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai adoré ». Une histoire qui n’est pas sans rappeler la couleur des sentiments, même si la ségrégation, bien qu’ayant une certaine importance, ne représente ici qu’un contexte, sans être le sujet principal. Un roman que Valérie a beaucoup apprécié également.

- L’homme aux papillons : un polar où l’on sait où l’on va. Bien mené, mais on sait trop vite ce qui va se passer.

- Codex, de Douglas Preston (sans Child) : L'excentrique milliardaire Maxwell Broadbent révèle à ses trois fils, par le biais d'une vidéo, s'être enterré vivant dans une cité perdue, quelque part en Amérique centrale. Il leur lance cet ultime défi : le premier qui découvrira sa retraite héritera seul de ses trésors. En particulier un manuscrit maya du IXe siècle, le codex, qui pourrait révolutionner l'industrie pharmaceutique.

- 13, de Peter Aspe : Quand Van Inn va (peut-être ?) se marier… Pour les néophytes, Van Inn est un commissaire, qui officie à Bruges. Flanqué de son adjoint Guido et de la substitut du procureur, Hannelore, il résout ses enquêtes entre deux Duvel.

Fabienne a lu Avant d’aller dormir, de S.J. Watson : on a l’impression d’être elle, de partager son malaise : bien fait, mais un peu long, avec une fin inattendue.

- La singulière tristesse du gâteau au citron, d’Aimée Bender : l’histoire d’une médium du goût, pas très gai mais original.

Au rayon polars, Persona, d’Erik Axl Sund. Un roman noir, très dur puisqu’il y est question de torture d’enfant, dont les trois personnages principaux sont une femme-flic, une psychologue et sa patiente, Victoria Bergman (cette dernière donnant son nom à la trilogie).

Ensuite, deux livres qui se déroulent en Polynésie :

- Fausse passe, de Firmin Mussard : Franck Kuntz, ex-détective privé, a été contacté par Tamara, l'épouse de Léo Guttmann. Elle lui apprend que son ancien co-équipier, avec lequel il a fait la guerre du Golfe, est mort dans d'étranges circonstances et que l'un de ses bras a été retrouvé par un pêcheur dans un requin tigre. Fidèle à un vieil engagement, Kuntz part pour Arutaki, une île de Tuamotu, pour enquêter... une intrigue policière sympa, qui rappelle le contexte de là-bas.

- Le Papalagui : les paroles de Touiavii, chef de la tribu de Tiavéa, dans les îles Samoa, recueillis par Erich Scheurmann. Peintre et écrivain, aux Samoa de 1914 à 1916, alors îles de l'Empire allemand, il a recueilli les pensées du chef de tribu Touiavii qui avait effectué un voyage en Occident. Sa description des modes de vie et de pensée du Papalagui, c'est-à-dire du Blanc, offre la possibilité d'un regard neuf sur l'homme occidental.

- Le cœur cousu, de Carole Martinez : un roman plus complexe mais toujours poétique lu après du domaine des murmures, du même auteur.

- Passons à Bénédicte, qui a lu les aventures d’un loser dépeint par Arnaud Le Guilcher dans En moins bien, avec la suite dans Pas Mieux :
Emma. Un pélican à la con. Une station balnéaire aux Etats-Unis. Un Allemand qui tourne. Une tribu de hippies crados. Le moral dans les bottes. Une dune qui chante. Cassavetes, Kurosawa et Huey Lewis. Un pressing. Un verre de trop. Une équipe TV. Puis une autre. Richard. Love in Vain. Un requin et un marteau. Un coup de feu. Du sang sur le sable. Une Chevrolet Impala. Le bruit des vagues. L'amour à trois. L'amour tout seul. Une lettre d'amour. La vie qui continue. En moins bien.

- les Vaisseaux du cœur de Benoîte Groult a déconcerté Sonia, après avoir lu la BD biographique de Catel : l’amour de toute une vie est américain dans la BD, breton dans le roman. Alors ?

Lui, c'est un marin breton, elle est une intellectuelle parisienne. Ils ne se ressemblent guère, un monde d'usages ou de convenances aurait dû les rendre étrangers l'un à l'autre. De complicités en étreintes, de brèves rencontres en rendez-vous lointains, le destin va leur offrir une liaison improbable et souveraine. Quelques jours, quelques semaines dispersées tout au long de la vie seront les seules et brûlantes étapes d'une histoire qui commence sur la peau et se prolonge dans le cœur. A travers cette passion, toute de tendresse et de sensualité, Benoîte Groult a voulu faire le portrait d'un amour glorieux et d'une femme libre. Avec les vrais mots de l'impudeur, elle donne à vivre le roman d'un désir toujours et miraculeusement intact.

A propos de Benoîte Groult, d’ailleurs, Philippine a elle aussi lu la BD de Catel, Ainsi soit Benoîte Goult, d’où il ressort qu’elle semble assez imbue d’elle-même, tout de même… Mauvaise pioche pour cette veilleuse, pas emballée par la série de BD Elfes ni par Les derniers jours de Stefan Zweig, qui ne rend pas justice à la puissance d’écriture de cet écrivain disparu.

- Lovecraft : le mythique Cthulhu s’est avéré décevant, ennuyeux, trop lisse : aurait-il trop vieilli pour nous faire éprouver la terreur promise ?

- Improbablologie et au-delà: Nouvelles chroniques de science improbable, de Pierre Barthélémy : Comment fonctionne l’estomac d’un ogre ? À quelle heure est-on le plus honnête ? À quoi reconnaît-on un cochon heureux ? À toutes ces questions apparemment saugrenues, des chercheurs ont pris le temps de donner une réponse, avec sérieux et méthode à l’appui ! Après le succès des Chroniques de science improbable, Pierre Barthélémy nous invite à un nouveau voyage en improbablologie. Dans ses chroniques, il explore avec humour et délectation ces petits bijoux de la science improbable, la science qui fait sourire. Et ensuite réfléchir (ou pas...).

Clotilde a lu et aimé : Je vais mieux, de David Foenkinos :
Un jour, je me suis réveillé avec une inexplicable douleur dans le dos. Je pensais que cela passerait, mais non. J'ai tout essayé... J'ai été tour à tour inquiet, désespéré, tenté par le paranormal.
Ma vie a commencé à partir dans tous les sens. J'ai eu des problèmes dans ma vie professionnelle, dans mon couple, avec mes parents, avec mes enfants. Je ne savais plus que faire pour aller mieux...
Et puis, j'ai fini par comprendre.

- La belle BD Couleur de peau : miel,

- La réparation, de Colombe Schneck, dans laquelle la narratrice a enquêté sur une partie de sa famille et plus précisément sur une petite fille morte pendant la 2ème Guerre mondiale, avec toutes les répercussions que cela a pu avoir dans sa propre vie.

Joséphine, pour revenir sur Stefan Zweig, nous recommande son très beau texte : le monde d’hier : Rédigé en 1941, alors que, émigré au Brésil, Stefan Zweig avait déjà décidé de mettre fin à ses jours, Le Monde d'hier est l'un des plus grands livres-témoignages de notre époque. Zweig y retrace l'évolution de l'Europe de 1895 à 1941, le destin d'une génération confrontée brutalement à l'Histoire et à toutes les "catastrophes imaginables". Chroniqueur de l'Âge d'or européen, Zweig évoque avec bonheur sa vie de bourgeois privilégié dans la Vienne d'avant 1914 et quelques grandes figures qui furent ses amis : Schnitzler, Rilke, Romain Rolland, Freud ou Valéry. Mais il donne aussi à voir la montée du nationalisme, le formidable bouleversement des idées qui suit la Première Guerre Mondiale, puis l'arrivée au pouvoir d'Hitler, l'horreur de l'antisémitisme d'État et, pour finir, le « suicide de l'Europe ». « J'ai été témoin de la plus effroyable défaite de la raison », écrit-il.

Denise n’était pas présente mais elle a quelques avis de lecture à faire partager : j’ai oublié d’en donner lecture mardi soir, je me rattrape ici (pardon) :

- Yeruldelgger, de Ian Manook : Se situe à peu près au carrefour du "Dernier lapon" (aspect ethnologique et espaces infinis), d'Ella Maillart dans "Les steppes mongoles", de JChr Grangié dans "Le concile de pierre" pour l'aspect chamanique, et du Rouge-gorge de Jo Nesbo pour la traque nazie... Avec un zeste de tous les continents où des "natives" ont été privés de leur liberté de vie, de pensées, de croyances par l'arbitraire d'envahisseurs de tous poils.

La violence n'est pas omniprésente, il y a des pauses pour reprendre souffle, pour s'imprégner des atmosphères sauvages et grandioses, ou de l'instant magique..., mais le livre est soutenu : il faut se donner le temps de le lire +/- d'une traite pour ne pas se perdre en chemin.

Découvrir l'Histoire d'un peuple à travers un roman palpitant en imprègne mieux la mémoire qu'un bachotage abscons ! Gengis Khan, le totalitarisme russe, les Coréens en plus des Chinois : on prend un cours de politique internationale orientale, et c'est limpide ! Chapeau bas, Ian Manook !

- Joseph, de Marie-Hélène Lafon : Du pur et du très bon M-Hélène Lafon, avec cette écriture particulière qui déroule ses longues phrases bien rythmées et colorées au vocabulaire évocateur. Joseph est garçon de ferme. Pour beaucoup de lecteurs, ce récit est un roman de plus, dans le milieu agricole du Cantal. Mais quand on a soi-même connu - dans les Alpes - un Joseph, né avec un bec de lièvre (détail qui apparait en cours de lecture et qui touchait pas mal de monde, au siècle dernier encore), qui fut garçon de ferme avant d'être métayer puis patron ; qu'on a connu l'atmosphère exacte décrite dans les étables, les mille et un détails d'une ferme d'élevage et de ses à côté, on croit lire ici le récit de sa propre vie... C'est surréaliste. Car tout y est, véridique et juste, les expressions exactes, dans ces formules limite "patoisantes" qui somme toute varient peu d'une région à l'autre. Probablement son meilleur livre jusqu'ici.

- Liberté dans la montagne, de Marc Graciano : Un 1er livre sous forme de conte initiatique à l'écriture étonnante, ultra descriptive comme si elle "listait" des tableaux ou tapisseries d'époque, utilisant beaucoup la répétition ("et ...et, et puis... ; et encore, et encore...; et aussi, etc.) au service d'un vocabulaire extrêmement documenté qu'il s'agisse de décrire une sculpture sur un bâton de marche ou le détail des plantes vivaces croisées lors de la traversée du marais.

Le vieil homme et sa petite fille remontent le cours d'une rivière et vivent de rien, de cueillettes et braconnage, à une époque où certains portent encore le pourpoint, d'autres participent à des joutes à cheval, tandis que les artisans se regroupent en confréries : le lieu et l'époque sont laissés à notre imagination tandis que l'aventure des 2 personnages-clefs nous happe et nous confronte à du merveilleux comme à des rencontres moins heureuses... Un texte inclassable, prenant, mais vraiment... différent ! (/!\ Et écrit très petit... )

- Et une BD : Portugal, de Cyril Pedrosa.

Un pavé de 260 pages, qui se lit comme une lettre à la poste. Autofiction mettant en scène un fils d'émigrés portugais, dessinateur, en proie à un vague à l'âme et à une absence d'inspiration qui le laissent indifférent au point de laisser sa vie privée tomber en miettes. Jusqu'au jour où il est convié à un festival littéraire au Portugal, et où il se retrouve pris au charme d'un dépaysement qui le ramène à son enfance, à travers les voix, la langue, si particulière et si omniprésente chez ce peuple bavard, la démonstrativité méridionale, les odeurs, les saveurs, les décors... tout un monde oublié. Il va prolonger ce retrait sabbatique, sentant confusément sans doute que le remède passe par ces contacts, ses racines qu'il cherche à retrouver. Il nous embarque avec lui dans cette longue quête, dans les confrontations que ses propres père, oncle et tante vont avoir au décours d'une réunion de famille, ou auprès de cousins inconnus mais au coeur grand comme ça, le tout servi par des dessins souples, rétro à souhaits, des couleurs dominantes qui évoluent selon les humeurs (teintes froides, teintes chaudes, monochromie ou détails multicolores.).

Qu'on se trouve dans un abribus, ou au coeur d'une noce chic en Bourgogne, dans les rues de Lisbonne ou en rase campagne, tout sonne vrai... sans doute parce que ça l'est. Une bien belle invitation au lâcher prise...

Et enfin, pour finir, Valérie nous présente le premier tome d’une série de 6 romans, à l’atmosphère suédoise : Hiver, de Mons Kallentoft :
Mardi 31 janvier, 7h22 du matin, il fait encore nuit à Ostergötland. Ce mois de février est l’un des plus froids qu’on ait connu en Suède. Ce matin-là, la jeune Malin Fors et ses collègues de la Criminelle découvrent un cadavre, nu et gelé, attaché à une branche d’arbre, une corde autour du cou. Qui est cet homme ? Comment a-t-il fait pour se pendre ainsi ? Meurtre ? Suicide ? D’où viennent les blessures qui recouvrent son corps ?

Petit à petit, Marlin et Zeke, son coéquipier, découvrent que Bengt Andersson a un passé de psychopathe ce qui les mènera à Maria Murvall, une amie de Bengt. D’indices en indices, de nouveaux personnages s’ajouteront à l’enquête : les trois frères de Maria, suspectés d’un viol dont leur sœur fut victime, Joachim et Markus, deux adolescents pas très nets, et enfin, Valkyria et Rickard Skoglöf, deux individus marginaux dont les croyances vikings et l’exhibition sur Internet laissent les policiers perplexes.

- Je laisse le mot de la fin à Valérie avec Le théorème du Homard, de Graeme Simsion :
Don est un chercheur universitaire en génétique, sa vie est établie selon des règles très strictes auxquelles il ne déroge jamais. Il a besoin de tous ces rituels pour vivre. Il a deux amis en tout et pour tout, n'éprouve pas d'empathie et a de grandes difficultés avec les interactions sociales. Nous, lecteur on comprend qui souffre du syndrome d'Asperger, mais lui n'en n'a pas conscience.
Don va mettre au point un questionnaire très pointu pour trouver la femme idéale pour son Opération Épouse. Mais il est difficile de correspondre parfaitement à ses attentes.
Rosie est barmaid, elle cherche son père biologique et pour ce faire elle va faire appel à Don, il va lancer l'Opération Père. Elle bouleversera ainsi le fragile équilibre de Don.
C'est une lecture rafraîchissante qui met du baume au cœur. Je vous recommande de découvrir ce théorème du homard.

Prochaine Veillée : mardi 2 décembre à Longchaumois. D’ici là, bonnes lectures !

Veillée lecture du 21 octobre à la médiathèque de Morez
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